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Accueil > Interview > #5 Interview de Liz Moulin

Chers lecteurs, nous avons le plaisir de vous dévoiler  notre cinquième interview. Nous tenons à remercier Mme Liz MOULIN, Responsable du groupe recrutement et intégration de l’ILL, pour son aimable participation.

JML – Quel a été votre parcours pour arriver à votre poste actuel ?

C.H. – J’ai effectué un master de psychologie du travail en France puis un master RH aux états unis, où j’ai vécu quelques années. Je suis revenue en France il y a 24 ans. J’ai enseigné l’anglais et le management aux adultes dans des écoles d’ingénieurs, des centres de formation sur Grenoble jusqu’en 1996. J’ai alors pris un poste à mi temps à l’ESRF en tant que chargée de recrutement pendant 12 ans avant d’entrer à l’ILL pour devenir responsable du groupe recrutement et intégration, mêlant management et travail de terrain.

 
JML – Au contact de quelles nationalités êtes vous le plus amenée à travailler ?
C.H. – Il y a plus de 30 nationalités différentes ici, au sein de l’Institut Laue Langevin. A savoir que nous sommes financés par trois pays en particulier que sont la France, l’Allemagne et l’Angleterre. Nous avons également des partenaires scientifiques qui participent à nos recherches, principalement européens, l’Inde en fait néanmoins partie. Notre cœur d’activité est très spécifique et attire donc des candidats de toutes origines. Au service des ressources humaines, nous sommes supposés recruter des collaborateurs représentatifs des pays investis dans l’Institut et ses recherches. D’ailleurs, le projet de l’ILL avait pour but à l’origine de réunir la France et l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, c’était déjà une volonté de « petite Europe ».
JML – En quoi la pratique de l’anglais est-elle essentielle dans votre activité ?

 

C.H. – En raison des pays fondateurs et contributeurs de l’ILL, nous y avons trois langues officielles : le Français, l’Allemand et l’Anglais. Dans la division science, l’anglais est clairement dominant, c’est la langue de l’échange compte tenu des nombreux termes techniques relatifs à cette division. En ressources humaines, lorsque l’on doit s’adresser à des collaborateurs étrangers dont l’anglais, le français ou l’allemand n’est pas la langue maternelle, le risque est de mal interpréter un échange en anglais. Or mon travail consiste aussi à veiller à une bonne compréhension entre les interlocuteurs. Nos cultures ont des représentations différentes et des filtres différents et l’anglais intervient comme un langage universel, il est primordial dans une structure multi culturelle comme l’Institut Laue Langevin.

 

JML – Qu’est-ce qui constitue pour vous une formation efficace dans le secteur professionnel ?

 

C.H. – J’ai effectué une demande de formation pour un groupe dernièrement, en faisant appel à un consultant en gestion du temps. Je pense que le plus important dans une formation c’est un formateur qui prend en compte l’individu, avec ses émotions, ses manières de recevoir et de renvoyer. Il faut se soucier de la singularité de chacun, de ce à quoi il est le plus sensible.
Dans un groupe, la dynamique est primordiale, le cours doit être un moment ludique et amusant. Pour les langues en particulier, l’oral doit être mis en avant sans stress ni contraintes.

 

 

JML – Quel est votre avis sur les certifications de type BULATS, TOEIC, TOEFL ?

C.H. – A mon avis, ces examens peuvent être de bons moyens pour les entreprises de comparer les candidats mais le problème c’est qu’ils ne prennent pas en compte la capacité orale de la personne. Personnellement, en entretien, nous faisions pendant un temps passer le BULATS à tous les candidats. Cette pratique datait d’avant mon arrivée et il n’y avait personne d’anglophone pour mesurer la capacité de la personne à parler, nous faisions passer les BULATS anglais pour les français. Depuis, j’ai annulé cette démarche et je pose des questions en personne lors des entretiens. Le but n’est pas de chercher l’anglais parfait mais de se faire comprendre tant bien que mal, de montrer une réelle capacité à communiquer, de faire passer le message.

Concernant le TOEIC et le TOEFL, tout dépend de ce qu’on veut en faire. Il est évident que pour des écoles ou certaines entreprises, il est plus pratique de faire passer le TOEIC à tous les candidats plutôt que de réaliser des entretiens individuels.
JML – En tant que chargée de ressources humaines, pensez vous qu’il soit plus facile  d’apprendre l’anglais pour certaines cultures ?

 

C.H. – Il n’existe pas de meilleurs élèves que les autres en anglais, pour de simples questions d’origine. Les difficultés que rencontrent les français notamment, sont dues à leur éducation primaire qui a été basée sur la syntaxe parfaite et la grammaire exacte. Ainsi, ils n’osent souvent pas se lancer dans un échange en anglais et s’ils n’ont pas le mot juste ou la bonne construction de phrase, ils rebasculent vers le français. Ils seraient tout à fait compris de leurs interlocuteurs si ils parlaient anglais comme ils le peuvent avec ce qu’ils savent. L’italien ou l’espagnol qui parle anglais n’est pas plus exact qu’un français et si chacun faisait un pas dans ce sens, la compréhension serait bien plus facile.

 

JML – Qu’avez vous pu constater des différences culturelles au cours de votre carrière à l’international ?

 

C.H. – C’est assez amusant, à l’heure des réunions notamment, on remarque que nos collaborateurs d’Europe du Nord sont toujours ponctuels alors que ceux d’Europe du Sud on toujours 5 ou 10 minutes de retard. C’est simplement une question de culture, ce n’est pas de l’impolitesse. En France si on est invité on est sensé arriver 10 ou 15 minutes après l’heure fixée, c’est usuel. Je me souviens d’une chose en particulier que j’ai beaucoup retrouvé chez les français et qui vient de ma propre culture : le fait de répondre au téléphone alors que l’on a quelqu’un dans son bureau. Dans la culture anglo-saxonne, on se préoccupe seulement de la personne qui se trouve face à nous.
Un autre souci peut venir de nos collaborateurs anglophones dans leur échange avec les autres. Il parle très vite et avec leur accent natal ce qui rend parfois le dialogue difficile à suivre pour les non anglophones.


[17/08/2015]